FAQ sur la médiation CNV

De quelle médiation est-il question ?

Que dit … ChatGPT … sur la Médiation en Communication NonViolente ?#ChatGPT-Médiation

Quelles sont les étapes d’une médiation CNV ?

Quelle est la spécificité d’une médiation CNV ?

Quelles compétences développer pour devenir médiateur CNV ?

Où peut-on se former à la médiation CNV ?

Où trouver un.e médiateur.trice CNV ?

Quelles sont les différences entre un cercle restauratif et une médiation ?

Quelques exemples de domaines où la Médiation CNV est utilisée ?

***

De quelle médiation est-il question ?

Voici ce qu’en dit Nathalie Kumps, médiatrice familiale agréée formée à la CNV :

La médiation est un accompagnement bienveillant dans la gestion des conflits.

La médiation est une alternative au procès.  Les parties à un litige tentent elles-mêmes de résoudre leur conflit avec l’aide d’un médiateur.   La médiation présente l’avantage d’être rapide et moins coûteuse.  Elle permet d’éviter l’escalade du conflit et d’apaiser les relations.  L’accord obtenu en médiation peut être homologué par un tribunal si le médiateur est agréé par la Commission fédérale de médiation.

La médiation permet de quitter la logique gagnant-perdant qui préside au procès.  En tant que médiateur, je ne suis ni un juge, ni un arbitre, ni un conseiller.  Je ne suis pas là pour dire qui a tort et qui a raison… Mon rôle est de bâtir un pont entre deux individus pris dans la tourmente du conflit pour leur permettre d’élaborer une solution durable. 

La médiation replace les gens de manière dynamique au centre de leur vie, les rendant à nouveau acteurs de la résolution de leur conflit et leur permettant de reprendre ainsi du pouvoir sur leur vie, en se parlant¹.  Elle leur « offre une nouvelle façon de gérer leur conflit par le rétablissement d’un dialogue entre eux »¹.

Les personnes qui arrivent en médiation défendent souvent une position, une manière de résoudre leur différend.  En médiation, il ne s’agit toutefois pas d’argumenter pour que l’autre accepte sa manière de voir, sa solution.  Le médiateur prendra le temps de comprendre ce qui se passe pour chacun avant même de parler de solutions.  Car « dès que nous mélangeons besoin et demande et que nous avons une idée précise sur (…) la manière dont cela devra se passer, nous restreignons nos possibilités de satisfaction. »²

Que dit … ChatGPT … sur la Médiation en Communication NonViolente ?

La médiation en Communication NonViolente (CNV) est un processus qui vise à aider les personnes en conflit à communiquer de manière respectueuse et constructive. La CNV est basée sur les principes de l’empathie, de l’expression authentique des besoins et de la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes.

Dans une médiation en CNV, un médiateur formé à la CNV facilite la communication entre

les parties en conflit. Le médiateur encourage chacun à exprimer ses besoins et sentiments de manière claire et respectueuse, tout en aidant les participants à écouter activement et à comprendre les besoins de l’autre.

La médiation en CNV peut être utilisée dans de nombreux contextes, tels que les relations familiales, les conflits interpersonnels, les problèmes au travail ou les désaccords communautaires.

Elle offre un espace sûr et structuré pour que les parties puissent s’exprimer et trouver des solutions qui répondent aux besoins de chacun.

Il est important de noter que la médiation en CNV ne garantit pas toujours un accord ou une résolution immédiate du conflit. Cependant, elle favorise la compréhension mutuelle et la création d’un dialogue ouvert, ce qui peut conduire à des solutions plus durables et satisfaisantes pour toutes les parties concernées.

Quelles sont les étapes d’une médiation CNV ?

Nathalie Kumps nous éclaire à ce sujet :

La médiation se déroule en quatre phases en présence simultanée des deux personnes : une phase de narration, une phase d’identification des sujets, intérêts et besoins, une phase d’option et une phase de négociation proprement dite.  Les phases les plus longues sont les deux premières, celles où chaque personne est entendue dans ce qu’elle vit, ce qu’elle ressent.  

Lors de la phase de narration, je m’inspire de la Communication NonViolente, pour rejoindre chaque personne sur sa colline, pour tenir compte de sa perception, de sa vision du conflit.  Je passe alors d’une colline à l’autre (en espérant emmener durant ce voyage les deux participants) leur donnant ainsi à chacun l’empathie qu’il doit recevoir pour être à nouveau en mesure d’écouter l’autre³. 

C’est au départ de leur récit que j’identifie les faits ainsi que les enjeux en présence, passant ainsi à la phase deux, celle de l’identification des sujets à régler, des sentiments et des besoins.   Pour se faire, je traduis les reproches et les jugements en sentiments et besoins.  Je clarifie aussi ce qui est vivant en chacun d’eux.

J’accompagne ainsi les parties à prendre conscience et à reconnaître mutuellement leurs besoins respectifs.   Cela nous permettra de passer à la troisième étape : la phase des options.

J’encourage les personnes présentes à envisager toutes les pistes de solution qui permettraient de satisfaire les besoins identifiés : « Qu’est ce qui pourrait être mis en place et qui remplirait le besoin de…. ? Quoi d’autre ? »   « Comment (pouvez-vous) coopérer pour (vous) rendre la vie plus belle et plus riche ?»⁴ .

Ces différentes pistes de solution permettent ensuite de coconstruire un accord durable satisfaisant pour tous car il tient compte de leurs besoins respectifs.

Quelle est la spécificité d’une médiation CNV ?

Marshall Rosenberg dans son livre d’introduction à la CNV « Les mots sont des fenêtres (ou des murs) » voit les spécificités de la médiation CNV de la façon suivante :

Avant tout, la médiation fait appel aux principes de base de la CNV : « observer une situation, identifier et nommer des sentiments, relier ces sentiments à des besoins, et adresser des demandes réalisables à une autre personne dans un langage clair, et concret, un langage d’action positif. » ⁵

« L’essentiel est d’établir une connexion entre les gens en conflit.» ⁶

« Nombre de médiateurs définissent leur rôle comme celui d’une « troisième tête » réfléchissant à un moyen de mettre tout le monde d’accord. Ils ne pensent pas une seconde à créer une connexion de qualité entre les parties, négligeant ainsi le seul outil de résolution de conflit qui ait jamais fonctionné à ma connaissance. »⁷

L’intention est de « Sortir du conflit à la satisfaction de tous ». Il est question de satisfaction et non de compromis ! « Pour résoudre un conflit, on essaie le plus souvent de parvenir à un compromis, ce qui signifie que chaque partie renonce à quelque chose et qu’aucune n’est satisfaite. Avec la CNV c’est différent : notre objectif est de satisfaire pleinement les besoins de tous. »⁸

La résolution peut être très rapide : « Lors des ateliers destinés aux couples mariés, je recherche souvent le couple qui vit le conflit le plus ancien afin de démontrer ma prédiction selon laquelle, dès lors que chacune des parties est capable de nommer les besoins de l’autre, il ne faut pas plus de vingt minutes pour mettre fin au conflit. »⁹

En même temps : « Il est important de ne pas passer trop vite à la recherche de stratégies … Si les parties entendent pleinement leurs besoins respectifs avant de se pencher sur les solutions, il y aura beaucoup plus de chances qu’elles adhèrent aux accords conclus par la suite. »¹⁰

« Lorsque nous exprimons une demande, il est très important d’être respectueux de la réaction de l’autre, qu’il soit d’accord ou non avec cette demande. De nombreuses médiations auxquelles j’ai assisté consistaient à attendre que les gens s’usent au point d’accepter n’importe quel compromis ; Ce genre de conclusion est très différent d’une sortie de conflit dans laquelle les besoins de tous sont satisfaits et personne ne ressent aucune perte. »¹¹

Dans un article destiné au monde du droit¹², Nathalie Simonnet, directrice de l’institut Emergence précise : « Le médiateur dispose d’une grille de lecture basée sur le processus CNV qui lui permet d’identifier avec clarté les sources de violence intrinsèques aux relations dysfonctionnelles. »

Elle détaille, en contexte, les quatre foyers de conflit auxquels le médiateur CNV est particulièrement attentif :

  • les malentendus
  • le déni de responsabilité
  • le rapport de force
  • les jeux de pouvoir

Elle conclut par : « Grâce au processus de communication que propose la CNV, le médiateur dispose de clés concrètes pour favoriser une qualité de relation entre les parties en organisant l’expression et l’écoute de la réalité de chacun et la prise en considération de ce qui se vit de plus essentiel pour chacun dans la situation. »

Quelles compétences développer pour devenir médiateur CNV ?

Marshall Rosenberg dans son livre« Les mots sont des fenêtres (ou des murs) », donne quelques réponses à cette question :

  • « Beaucoup de patience, la volonté d’établir une connexion de cœur à cœur, la détermination à suivre les principes de la CNV jusqu’à ce que le conflit soit résolu, et enfin la confiance dans le fait que le processus fonctionnera. »¹³
  • « Apprendre à traduire n’importe quel message en expression d’un besoin. Ce message pet prendre la forme d’un silence, d’une dénégation, d’une remarque critique ou, dans l’idéal, d’une demande. Il s’agit donc d’affiner notre capacité à entendre le besoin qui se cache dans tout message, même si au début, nous devons essayer de le deviner. »¹⁴
  • Même si le message est une gifle … il exprime un besoin insatisfait, à reconnaître.¹⁵
  • « Apprendre à reconnaître le besoin dans des paroles qui n’en expriment ouvertement aucun. Cela demande de la pratique, et il faut essayer de deviner. Lorsque nous croyons comprendre ce dont l’autre personne a besoin, nous pouvons vérifier avec elle, puis l’aider à mettre des mots sur ce besoin. Si nous parvenons à entendre véritablement celui-ci, une connexion se crée à un niveau différent : c’est une étape essentielle vers une résolution réussie du conflit. »¹⁶
  • « Parvenir à entendre le besoin derrière un « non ». […] nous attacher à trouver un moyen de nourrir les besoins de tous – même si l’autre partie dit « non » à la stratégie particulière que nous lui avons présentée. »¹⁷
  • Avoir une grande pratique de l’empathie verbale afin que les autres ressentent notre connexion à leurs besoins.¹⁸
  • Arriver à donner de l’empathie à celui.celle qui souffre de sorte  qu’il.elle sache que sa douleur a été entendue.
  • Arriver à donner de l’empathie d’urgence à une partie qui le mettrait en cause (par exemple sur une question de favoritisme), sans se focaliser sur ses propres besoins.¹⁹
  • Arriver à « garder les yeux sur la balle, c’est-à-dire retenir ce qu’une partie a dit en dernier lieu pour pouvoir y revenir après que l’autre partie a été entendue ».²⁰
  • Parvenir à continuer à avancer pour éviter que la conversation ne s’enlise (en posant des questions efficaces, en maintenant ou même accélérant le rythme, en jouant le rôle de chacune des parties à tour de rôle en vérifiant auprès de la personne représentée si le jeu est juste et en rectifiant si nécessaire avec l’idée de se mettre à la place de l’autre)²¹
  • Avoir la capacité d’interrompre les échanges avec une certaine aisance si les parties crient ou parlent en même temps ou pour les besoins de la résolution du conflit en revenant dans le processus.²²

Où peut-on se former à la médiation CNV ?

L’institut français Emergence est un institut spécialisé dans la formation de Médiateurs CNV.

En Belgique, des stages sur la médiation CNV sont régulièrement organisés. Consultez à ce propos l’agenda des formations CNV dans les stages d’approfondissement.

Martine Marenne et Vinciane Marlière en proposent en janvier 2024 : « La résolution du conflit grâce au processus de médiation selon la Communication NonViolente »

Pour le monde judiciaire qui se forme à la médiation en vue de devenir médiateur.rice agréé.e par les tribunaux, la formation peut inclure des modules de CNV dont en novembre 2023 la formation :  La Communication NonViolente au service de la négociation ou de la médiation

donnée par Jean-Yves Lagasse, juriste et formateur certifié en CNV et Patrick Kileste, avocat

Où trouver un.e médiateur.trice CNV ?

Les formateurs.trices certifié.e.s du CNVC sont habilité.e.s à proposer des médiations CNV.

Voyez la liste de formateurs.trices belges ici.

Quelles sont les différences entre un cercle restauratif et une médiation ?

Les formatrices américaines Ceri Buckmaster, Jo McHale and Sarah Ludford y répondent par ce tableau synthétique²³ :

 Conversation prise en chargeCercle restauratif
Personnes impliquéesSeules prennent part les personnes directement concernées par le conflitToute personne de la communauté qui est affectée directement ou indirectement par le conflit, est invitée à participer au cercle sur un pied d’égalité. Les cercles restauratifs instaurent une responsabilité en vue de reconstruire des relations au sein de la communauté. Ainsi pouvoir et responsabilité sont partagés (principe).
Rôle de la tierce personneLe médiateur est directement impliqué dans le soutien et la gestion du dialogueLe facilitateur « tient le cercle » comme un contenant pour que le processus préalablement agréé se déroule et soutienne l’échange de points de vue
Mise en placePeut être formel ou informel – se dérouler à un moment convenu ou se réaliser de façon informelle au cours d’une conversationSe déroule à un moment convenu, dans un lieu convenu avec les personnes agréées
ProcessusLes rencontres préliminaires se déroulent librementLes interviews préliminaires suivent un processus de questions bien définies

Quelques exemples de domaines où la Médiation CNV est utilisée ?

Médiation dans le domaine de la santé :

En France, la Dre Pascale MOLHO, formatrice certifiée du CNVC, a été conviée à un groupe de travail destiné à mettre en place un dispositif national de médiation dans les cas litigieux concernant les décisions d’arrêt des traitements pour des personnes en état de conscience altérée dont on ne connait pas la volonté. Vous vous souvenez de l’affaire Vincent Lambert qui a été tellement douloureuse ? La Dre Pascale MOLHO été sollicitée par le président de l’UNAFTC (Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et cérébro-lésés) en tant que formatrice mais surtout de représentante de CAP CNV santé. Sa motivation d’y contribuer est d’autant plus grande depuis qu’elle a appris qu’un plan décennal était en projet pour accompagner les équipes à la médiation tellement le nombre de litiges augmentait.²⁴

Médiation familiale :

Une initiative bien utile pour les couples qui se séparent : Nathalie Kumps & Véronique Schellekens accompagnent le tsunami qui les traverse tant du point de vue juridique que du point de vue relationnel pour que le conflit s’apaise petit à petit pour le bien de toute la famille. Elles guident les parents vers un nouveau projet de vie, celui de la coparentalité.

Nathalie Kumps, médiatrice familiale formée à la CNV en montre les enjeux dans des situations concrètes dans un article que vous trouvez sur notre site.

Ecoutez le podcast de Nathalie et Véronique sur la médiation familiale

Voyez leur projet dans l’asbl  Parents & Co’M

Nous relayons l’information que l’asbl Parents and com, en collaboration avec la Mutualité Chrétienne proposera une conférence intitulée : « Séparation : construire une coparentalité par la communication »

Le jeudi 30/11/23 19h30 (accueil dès 19h00) à la MC de Namur, rue des Tanneries 55 (4ème étage)

Entrée gratuite

Conférencières : Bee Marique et Véronique Schellekens, médiatrices familiales et avocates

Médiation dans l’enseignement :

Le programme bien rôdé de « Graines de médiateurs » est diffusé par l’Université de Paix de Namur dans les écoles.

7 vidéos présentent le Programme – Graines de médiateurs de l’Université de Paix ASBL

1 : La présentation (1’41’’)

2 : Les bénéfices (2’26’’)

3 : Les freins (3’09’’)

4 : l’implantation (2’50’’)

5 : la pérennisation (2’57’’)

6 : les résultats (2’30’’)

Nous avons retranscrit pour vous ce qui est dit au cours de cette vidéo de témoignages :

C’est devenu une autre ambiance dans l’école, réellement en 5 ans. (Philippe Ector – Directeur de l’Ecole Emile André)

Je trouve que les résultats, quand on y arrive, c’est génial ! On voit chez certains enfants en tous cas, une réelle évolution et un apprentissage dans la collaboration pour trouver une réelle solution. (Arnaud Vandenbroeck – Enseignant à l’Ecole Emile André)

Les enfants deviennent vraiment responsables de leurs actes et ils arrivent à parler entre eux, à discuter et à pouvoir gérer eux-mêmes leurs conflits sans qu’une personne extérieure vienne les aider (Julie Lazzaro – Enseignante à l’Ecole des sœurs de la Providence)

Il y a plus de cohésion, plus de liens entre eux. Ca ne diminue pas les conflits dans une classe mais ça diminue le temps de les gérer (Nathalie – animatrice à l’Université de Paix) 

Ceux qui ont suivi le programme, les tous premiers avec moi, maintenant ça fait 4 ans, maintenant ça marche vraiment, oui. Ils prennent conscience que : « Ben voilà, on doit passer par telle étape, telle étape, … » (Stéphane et Céline – enseignants à l’Ecole du Sacré Coeur)

Les 9/10 èmes des cas où il y a encore des enfants qui arrivent chez moi, ils ont déjà, avant d’arriver dans mon bureau résolu par eux-mêmes le conflit. Ils m’expliquent les choses. On trouve si c’est vraiment grave une réparation ou quelque chose comme ça mais c’est [vite] terminé (Philippe Ector – Directeur de l’Ecole Emile André)

La réparation est beaucoup plus rapide et puis le conflit est terminé, on ne repart pas avec des choses qu’on garde en soi et qu’on ressort après, non, c’est vraiment terminé, c’est aplani, on repart sur de nouvelles bases (Bernadette Houssière – Enseignante à l’Ecole du Sacré Coeur/Soleil Levant)  

Nous aussi, notre façon d’être a changé. On utilise vraiment l’écoute active, on détricote vraiment les conflits sans y mettre de jugement (Cinthia Pluquet – Enseignante à l’Ecole des sœurs de la Providence)

On analyse, on fait parler l’enfant. Nous, on se sent aussi plus à l’aise. (Stéphane et Céline – enseignants à l’Ecole du Sacré Coeur)

En fait, c’est un confort pour les enfants, pour nous-mêmes aussi. On a vraiment maintenant une structure pour gérer les conflits. On se sent plus à l’aise et plus apaisés, plus sereins. (Delphine Dehaye – Enseignante à l’Ecole du Sacré Coeur/Soleil Levant)  

7 : Les outils (3’21’’)

Une enseignante de Félicien Rops, formée pour accompagner les équipes de jeunes médiateurs, dans le cadre du programme « Médiation entre jeunes », témoigne aussi ici par écrit :

Enseignante, elle accompagne les jeunes médiateurs – Université de Paix (universitedepaix.org)

Médiation en entreprise :

Nathalie Simonnet a fondé et dirige l’Institut ÉMERGENCE de formation de médiateurs CNV, après avoir été avocate au barreau de Paris pendant plus de 15 ans. Spécialisée dans les négociations contractuelles internationales, la prévention et la gestion des conflits depuis plus de 20 ans et médiatrice depuis plus de 10 ans, elle se consacre aujourd’hui essentiellement à l’activité de médiation conventionnelle, judiciaire et internationale et à la formation de médiateurs.

Elle développe dans l’article : Les conflits et la médiation CNV (communication non-violente) ¹² paru dans « Le monde du Droit » du 19 février 2021 comment la vision du conflit est en train d’évoluer dans le milieu professionnel qui fait de plus en plus appel à des médiateurs et aussi quelles sont les spécificités de la médiation CNV (Communication NonViolente) 

Médiation entre communautés :

Dans son livre « Parler de paix dans un monde de conflits », Marshall Rosenberg développe une situation de médiation dans un conflit entre chefs de tribus nigérians, celui-ci ayant causé la mort d’une centaine de personnes dont des membres de leur famille.²⁵

Pour lui, il est fondamental de se libérer de ce qu’il appelle les images d’ennemis, c’est-à-dire les idées préconçues que l’on a sur certaines personnes et que l’on a énormément de peine à voir comme des êtres humains comme « vous et moi ».²⁶

Il écrit :

Dans tous les conflits où j’ai été sollicité comme médiateur, on retrouve les mêmes éléments : les gens ne savent pas comment exprimer leurs aspirations ni leurs demandes. Ils excellent, par contre, à diagnostiquer les pathologies de leurs protagonistes et à identifier ce qui ne va pas chez eux et les pousse à agir comme ils le font. Qu’il s’agisse d’un conflit entre deux individus, deux groupes ou deux pays, la discussion commence immanquablement par des images ennemies, par la liste des torts de l’autre. Les bombes ne sont jamais fort éloignées des tribunaux où l’on règle les divorces… »²⁷

« Dès que, de part et d’autre, on abandonne ses images d’ennemis, les projections qu’on fait sur l’autre, et que l’on reconnaît les aspirations profondes de chacun, on passe à l’étape suivante avec une facilité déconcertante. Identifier les stratégies permettant de satisfaire les besoins de toutes les parties devient alors un jeu d’enfant. La véritable difficulté, c’est de dépasser les images d’ennemis. Il est indispensable de comprendre qu’on ne peut pas être heureux si c’est aux dépens d’autrui. Une fois que cela est totalement clair dans notre esprit, les conflits les plus complexes, les querelles familiales les plus horribles se dissolvent comme par enchantement : alors, les gens se relient les uns aux autres en tant qu’êtres humains, libres de toute idée préconçue. »²⁷

Pour y arriver, la clé est la traduction des images d’ennemis en besoins.

En fin de médiation, plusieurs chefs avaient vu qu’« il n’est pas nécessaire de prendre les armes pour résoudre les conflits lorsqu’on sait comment se relier aux autres au niveau des besoins. »²⁸

Informations rassemblées par Jacqueline De Picker, coordinatrice de la newsletter de l’ACNV-BF – 09/2023

Notes bibliographiques et autres sources :

[1]  Interview de J. Gagneur, Justice restaurative pour les mineurs : un atout majeur, INTERmédiés, n° 13, mai 23, p. 37.

²  M. ROSENBERG, Dénouer les conflits par la communication non violente, entretiens avec G. SEILS, Ed. Jouvence, p. 43

³  M. ROSENBERG, Dénouer les conflits par la communication non violente, entretiens avec G. SEILS, Ed. Jouvence, p. 84.

⁴  Ibid, p.22.

⁵  M.ROSENBERG, Les mots sont des fenêtres (ou des murs) Introduction à la Communication NonViolente, Ed. Jouvence, p. 209

⁶  Ibid, p.210

⁷  Ibid, p.212

⁸  Ibid, p.211

⁹  Ibid, p.219

¹⁰ Ibid, p.223

¹¹  Ibid, p.227

¹² Nathalie Simonnet,  Les conflits et la médiation CNV (communication non-violente) – LE MONDE DU DROIT : le magazine des professions juridiques

¹³  M.ROSENBERG, Les mots sont des fenêtres (ou des murs) Introduction à la Communication NonViolente, Ed. Jouvence, p.210

¹⁴  Ibid, p.218

¹⁵  Ibid, p.236 (contraction d’un passage)

¹⁶  Ibid, p.219

¹⁷  Ibid, p.227

¹⁸ Ibid, p.237

¹⁹  Ibid, p.228 (résumé d’un passage)

²⁰  Ibid, p.229

²¹  Ibid, p.231 (résumé d’un passage)

²²  Ibid, p.233-234 (résumé d’un passage)

²³ Ceri Buckmaster, Jo McHale and Sarah Ludford, How is a Restorative Circle Process different from mediation? (nvcacademy.com), 12/2022 – Traduction française de J. De Picker

²⁴ Extrait du post du 12.05.023 de la page Facebook de Cap Santé LES ACTUALITES DE CAP CNV SANTE EN MAI

²⁵M.ROSENBERG, Parler de Paix dans un monde de conflits, Ed. Jouvence 2009, pp. 139-143

²⁶  Ibid, pp.135-138 (résumé)

²⁷  Ibid, p.138

²⁸ Ibid, p.143