L’émotionnel a été un enjeu de taille dans ma vie, aussi loin que je m’en souvienne.
Quand il s’agissait de vivre avec des tensions, d’assister à des disputes ou bien d’y prendre part, mon corps se crispait, j’étais en pleine résistance. Je fuyais la situation, j’y coupais court maladroitement ou j’appelais la dérision en renfort. Lorsque la colère se présentait, des murs en moi se dressaient. C’était un point d’honneur de ne pas la laisser exploser et, tant que j’y arrivais, je la retournais contre moi. C’est là que le saboteur en moi gagnait toute la force de son emprise.
Si les humeurs maussades pointaient le bout du nez, je les ignorais, me changeais les idées, gardais bonne figure autant que possible. Avec les autres dans la souffrance, je me sentais démuni. J’invitais à relativiser, à se comparer à moins bien lotis.
Mes craintes, j’ai assez vite appris à ne plus les écouter, à me « comporter en homme » et les surmonter. Quelle faiblesse que d’exprimer ses inquiétudes, n’est-ce pas ?
Enfin j’étais aussi inattentif à mes ressentis corporels que mon corps ne le permettait. La pratique du sport était la voie par excellence pour dépasser ses limites et ignorer la douleur. Cette philosophie était maîtresse dans ma vie quotidienne, il était alors essentiel de ne pas se laisser perturber par ce que mon ventre me criait.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n’était pas la recette du bonheur. Je cherchais des solutions pour les périodes de mal-être qui se répétaient en cycle. La méditation, et l’écoute de mon corps ont constitué la porte d’entrée. C’est avec la Communication NonViolente que j’ai réalisé ma plus grande percée : prendre la pleine responsabilité de nourrir mes besoins.
Depuis lors, j’avance de révélation en révélation. J’ai pris conscience de la place essentielle des émotions. J’ai commencé à m’écouter, en profondeur, et à accueillir pleinement mes ressentis pour m’ouvrir au message qu’ils véhiculent.
Petit à petit, je chemine et j’assimile cette intention de qualité dans la relation à soi et aux autres. Je conscientise les ressources dont nous disposons tous et de quelle manière les étendre et les cultiver. C’est une révolution dans la manière d’aborder les liens avec les autres et soi-même. Entretenant une sérénité grandissante, les émotions sont alors des alliés pour nourrir une paix profonde en soi et en l’humain.
Continuant ma formation et porté par mon élan, j’aspire à partager ce merveilleux enseignement. Ayant rejoint depuis peu le Cercle Éducation Ess’aimer, j’aimerais contribuer de mon mieux à promouvoir la CNV auprès des différents acteurs de l’éducation. Enseignant en région namuroise, je commence à mon échelle en la pratiquant peu à peu avec les élèves. J’ai l’envie de lancer et soutenir des projets qui oeuvrent pour un meilleur accueil des émotions et une écoute profonde de ce qu’elles révèlent.
C’est dans cette lignée que j’ai rejoint le Conseil d’Administration de l’ACNV-BF. Je suis disposé à offrir humblement ma présence pour cocréer avec cette belle équipe accueillante, bienveillante et motivée. C’est une joie de garder avec eux la flamme vivace pour mettre en lumière le langage du coeur de M. Rosenberg.
Pas à pas, se diriger vers ce qui rassemble l’humain dans toute la beauté de l’interdépendance…
Baptiste A.