Et si, au CA, nous nous arrêtions pour nous poser et réfléchir… ?

Selon les différents dictionnaires que j’ai eu l’occasion de consulter, ce mot « réfléchir » veut dire :

« Renvoyer par réflexion »

Il s’agit bien de cette intention que les membres, réunis lors de l’assemblée générale du 21 juin 2022, ont fait émerger au soir de cette rencontre.

Notre association est née officiellement le 31 mars 2010 avec pour mission de « […] promouvoir le processus et les valeurs sous-tendues par la Communication NonViolente, initiée et développée par Marshall Rosenberg […]. ». Voici un chemin clair, simple et rempli de sens.

Et pourtant …  Après 12 ans d’activité, de travail, de promotion, de moments joyeux et de moments plus difficiles, le temps est venu pour notre association de se poser et de faire le point. Car même si le chemin semble clair, nous avons pu voir que les fondations de celle-ci ne sont pas ou plus très solides vu la difficulté à trouver des nouvelles énergies, la perte de sens que nous pouvons parfois ressentir, le manque de résultats (surtout apparents).

Les membres présents lors de cette assemblée ont donc missionné notre petite (mais au combien valeureuse) équipe pour se poser, s’arrêter, examiner et revoir l’ensemble de notre manière de faire… et aussi d’être.

Poser notre casquette « opérationnelle » et revenir aux fondamentaux d’un conseil d’administration déterminé à examiner le positionnement et la spécificité (la raison d’être) de l’asbl au sein du réseau belge qui œuvre de multiples façons à la diffusion de la CNV.

« Se courber en revenant sur soi »

Comme le processus de la Communication NonViolente nous invite si bien à le faire, il est primordial de revenir à soi et de se poser les bonnes questions : « Quelles sont nos actions ? », « Sont-elles en lien avec l’intention initiale ? », « Est-ce que l’intention initiale, elle-même, est toujours d’actualité ? », « Quelles sont nos ressources ? », « Avons-nous besoin de ressources » ? « Qu’est-ce même qu’une ressource selon notre vision du monde ? » etc… Nous avons pris le temps, pas à pas, de descendre au plus profond de nous-mêmes pour vérifier comment nous pouvions répondre à ces questions.

« Penser murement » …

Murement car cela demande une certaine maturité et … maturation. Nous avons organisé une première après-midi de rencontre en juillet, à l’abbaye de Saint Gérard. Le but était de travailler sur le fond et la forme, certes, mais avant tout de le faire avec un rythme qui allait permettre l’émergence d’une nouvelle conscience. De faire murir ces réflexions avec lenteur, tel un jardinage au printemps. Car le jardinier retourne et nourrit sa terre avec la confiance qu’il en émergera une précieuse récolte, lorsqu’elle sera arrivée à maturité. Quelle douce croyance, non ?

« Revenir sur sa pensée pour l’approfondir ».

Afin de nous offrir l’espace nécessaire pour faire murir la pensée, nous avons organisé une deuxième journée, en aout. Dans la très belle salle d’Astrid van Male à Hélécine, fraichement rénovée. Nous avons pu approfondir et revisiter nos premières réponses pour les affiner.  Et comme l’écrivait si bien Marshall, « Plus je suis pressé, plus il est urgent de ralentir », nous avons gardé l’attention sur notre projet et les besoins de cette association en évitant le piège, ô combien facile, de passer à des solutions trop rapidement.

« Réverbérer, comme un miroir »

Après ces deux joyeuses et prolifiques journées, nous avons tiré plusieurs conclusions et mis en place quelques pistes d’actions en interne que nous aurons la joie de partager prochainement. Mais le plus important, à mes yeux, est que nous avons pu créer une nouvelle synergie. Cette synergie a été encouragée par la connexion, le plaisir du compagnonnage, la lenteur, la joie, (et par quelques délicieux plats partagés entre ami.e.s…). C’est à partir de cette synergie créatrice que notre équipe a pu se (re)connecter à l’intention profonde qu’avaient les fondateurs de cette association : partager au plus grand nombre de personnes ce processus si puissant qu’est la Communication NonViolente. Car nous avons pu à nouveau nous y relier et réaliser à quel point il peut transformer les individus afin que ceux-ci se mettent au service de la transformation des structures pour les faire évoluer vers plus de coopération. Car c’est au départ d’une coopération qui tient compte des besoins de chacun.e que la paix et la bienveillance s’installent là où elle est apportée, y compris dans une association comme la nôtre !

Arnaud Deflandre

Président de l’association CNV Belgique

et avant tout compagnon de route d’une joyeuse équipe de girafes