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Chers ami(e)s (des) Girafes,
Pendant votre lecture, nous vous proposons d’écouter There is a place qui exprime si bien toute la douceur de la présence et de l’écoute bienveillantes que nous vous souhaitons de vivre et de partager avec vous-même et avec vos proches durant les fêtes de fin d’année.
Nous vous souhaitons que la CNV vous soit au quotidien une aide précieuse pour traverser et relever de moments difficiles, et pour vous guider vers toujours plus de joie, de sérénité et d’unité avec vous-même. Qu’elle vous aide à voir et incarner profondément « la beauté en vous » comme Marshal Rosenberg aimait l’exprimer.
Bonne lecture !
La fin d’année est traditionnellement une période propice pour faire le bilan de l’année écoulée et prendre de bonnes résolutions.
L’expression « Faire un bilan » traduite en CNV, c’est célébrer : célébrer les joies et les peines.
Dans la célébration des joies, nous voudrions particulièrement épingler pour cette année 2017 la conférence offerte au mois d’avril par Thomas d’Ansembourg : « La Paix, ça s’apprend, comme les maths ou le foot » qu’il nous a permis de diffuser sur internet, avec à ce jour, plus de 20.000 visionnements de la video :
https://www.youtube.com/watch?v=7WI1joJ3SlY . Quel plaisir de réaliser que le message de Marshall Rosenberg est ainsi partagé et participe à apporter conscience et contribution à la vie sur notre planète !
Pour ce qui est des bonnes résolutions, ce qui nous vient en tant que « pratiquants » de la communication NonViolente, c’est l’invitation de Marshall Rosenberg à « pratiquer, pratiquer, pratiquer ».
Pour ce faire, il y a la participation à un groupe de pratique qui nous aide par ses rendez-vous réguliers avec un groupe de pairs partageant les mêmes valeurs et pouvant s’épauler et s’entraider dans l’intégration de la CNV. Certains sont aussi animés en anglais, néerlandais ou allemand. Voir les groupes dans votre région sur : https://cnvbelgique.be/groupes-de-pratique/ (liste mise à jour régulièrement)
Il y a aussi au quotidien, l’entretien de son « hygiène psychique » avec l’aide de la cnv, en même temps qu’on prend sa douche « physique » ou en tenant un journal de bord permettant d’assimiler progressivement les fondamentaux de la CNV. Voir dans les ressources de notre site un modèle :
https://cnvbelgique.be/wp-content/uploads/2017/12/JOURNAL-DE-BORD-1.pdf
« Si je souhaite exprimer de la gratitude pour l’acte de quelqu’un, si je suis conscient de mes sentiments au moment de cet acte, que celui-ci soit accompli par moi-même ou par quelqu’un d’autre, et que je sais lesquels de mes besoins sont comblés, l’expression de ma gratitude m’éveille au pouvoir que nous avons, nous les êtres humains, de servir la vie. » Marshall Rosenberg
La formatrice certifiée Anne van Stappen nous fait l’extrême plaisir de nous partager son témoignage d’une expérience vécue dans une institution religieuse ayant recueilli des femmes et des enfants réfugiés.
C’est notre conte de Noël assorti du joli dessin d’Erika dont il est question plus bas :
« J’ai vécu un dimanche spécial et je suis heureuse de vous le raconter.
C’est long mais ça me met le coeur en joie d’offrir ce témoignage.
Hier j’ai entamé avec des collègues et amies une transmission de la CNV (Communication Non Violente) dans un centre pour femmes réfugiées.
Le thème du jour était « la gratitude ». En m’y rendant, je craignais que ce ne soit pas si évident à transmettre à des femmes qui ont tout perdu et dont le futur est très incertain.
Mais cet atelier fut bien émouvant ! J’avais volontairement choisi et demandé de mélanger les femmes réfugiées (Syrie, Albanie, Congo, Burundi, Côte d’Ivoire etc.) parlant déjà un peu le français, certains enfants de 8 à 10 ans et les membres de l’équipe d’encadrement de l’institution, dont des religieuses.
Après 20 minutes, et l’une après l’autre, les femmes réfugiées se sont mises à pleurer de gratitude vis-à-vis de l’équipe (et aussi l’une vis-à-vis de l’autre) et, comme elles l’exprimaient « façon CNV : « Quand je pense à…, je me sens… et ça a satisfait mon besoin de…», ça amplifiait encore l’émotion générale qui se construisait peu à peu !
Plusieurs réfugiées ont partagé que l’accueil par l’équipe était si attentif, si constant qu’elles se sentaient « en sécurité et comme en famille » et qu’elles regrettaient de ne pas parvenir à le dire davantage.
A un moment, une femme s’est adressée à une des religieuses en lui disant qu’avec elle, elle se sentait comme avec sa grand-mère. Et que les jours où la religieuse n’était pas là, tout était différent pour elle.
La religieuse, les yeux mouillés, est sortie de sa réserve pour dire ces quelques mots qui m’ont bouleversée : « Je suis touchée que vous me disiez ça, a-t-elle murmuré à la jeune réfugiée, je ne savais pas : je me sens si vieille… Je croyais que je ne servais plus à grand-chose ! »
D’autres femmes, en citant précisément ce que les membres de l’équipe faisaient concrètement pour elles, ont témoigné qu’elles étaient « soulagées, apaisées » parce qu’elles étaient considérées comme des êtres humains et qu’elles voyaient qu’elles comptaient aux yeux du personnel du centre et des bénévoles.
Certaines ont dit que sans un tel accueil elles n’auraient pas survécu…
D’autres encore se sont émerveillées du soutien reçu pour l’avancée de leur dossier d’intégration en Belgique.
Une Albanaise a même remercié et puis elle a exigé fermement de pouvoir demander pardon à l’équipe, parce qu’elle se sentait si mal depuis son arrivée qu’elle se repliait et ne communiquait plus qu’à minima, en se renfermant ou en étant maussade, tant elle était perdue et au bout du bout. Elle a dit qu’elle était bien triste de ne plus parvenir à sourire et l’a dit avec beaucoup d’amour, de larmes et d’émotions : que de beautés, puissantes à faire fondre n’importe quel mur glacé !
Toutes ces femmes étaient incertaines, gauches, émues… mais resplendissantes, rien que de parler depuis leur cœur, en exprimant leur vécu et les besoins satisfaits, grâce aux personnes et aux bénévoles du centre. Et cela fut dit, simplement, en dépit des difficultés de la langue étrangère.
Il faut ajouter qu’on m’avait annoncé que les réfugiées allaient probablement se taire parce qu’elles sont timides, malhabiles avec le français et que montrer ses émotions ne fait pas partie de leur culture, (alors à fortiori les décrire…), et aussi qu’elles allaient partir après une heure parce qu’elles ne « tenaient » pas plus leur concentration et leur attention, lors des ateliers de cuisine ou autre.
Visiblement, la CNV dénoue les langues et libère la chaleur des cœurs : ces femmes déracinées, sans mari ni famille, à l’exception de leurs enfants, ayant tout perdu ou presque, et ne sachant pas encore si elles seront acceptées ou pas dans leur demande d’asile en Belgique, ont exprimé avec noblesse et plein de courage leur reconnaissance.
Pas de faux semblants : seulement la pureté du cœur.
L’atelier a duré + de 2h30 et personne ne quittait la pièce. Je n’ai pas vu l’heure passer.
J’ai exhibé les dessins (en grand format) issus des petits cahiers que j’ai écrits chez mon éditeur (Jouvence) et c’était très parlant parce que tout à fait accessible à chaque nationalité, bien sûr !!!
Quelques enfants, blancs et noirs, allongés par terre, dessinaient au centre des 25 personnes assises en cercle.
Ces enfants étaient si calmes que je m’interrogeais sur ce qu’ils guettaient ou captaient des émotions de leurs mamans ; je les sentais légers et comme « intégrant en eux » la beauté des ressentis qui s’exprimaient. On aurait dit qu’ils avaient des myriades d’antennes dans le dos et que celles-ci captaient les bonnes ondes transmises. Je m’imaginais, sans avoir la réponse, que peut-être ils devaient être heureux de voir leurs mamans se considérer, s’exprimer, s’écouter et se parler avec bienveillance, au-delà des différences de culture, de religion etc. En effet, par exemple, souvent, les blancs ne côtoient pas les noirs etc. et des mamans imposent de temps à autre à leurs enfants de ne pas en côtoyer certains, en fonction de critères religieux, culturels, ethniques etc.
Mais j’avais introduit l’atelier en commençant par dire qu’il est grand temps, si on veut vivre en paix sur cette planète, et même continuer à simplement y vivre, de se rejoindre tous, au delà de nos différences, dans un espace commun, une immense famille planétaire, un lieu qui nous rassemble, parce qu’il est commun à tous les humains : celui des besoins, rêves, aspirations, valeurs …
Ce lieu nous rassemble parce qu’on a tous les mêmes besoins, que l’on soit Esquimau, Indien, Français, Russe, Musulman, Juif, Espagnol : on a tous besoin de sécurité, d’amour, de manger, boire, dormir, être reconnu, aimé, de contribuer à la beauté du monde, de donner un sens à sa vie etc.
Le lieu des besoins nous rassemble dans le même espace profondément humain.
Dessin à l’appui (une coupe transversale de la planète avec, à sa surface, plein d’humains aux multiples apparences et lieux de vie, et, en son centre, la nappe phréatique comme métaphore de nos besoins communs), ça a eu un impact évident sur l’ambiance de la salle… On ne se voyait plus comme musulman ou pas, comme « cochon noir » ou « cochon blanc » etc. mais comme des êtres humains, quelque peu frères et sœurs parce qu’habités des mêmes aspirations.
A la fin, une des petites filles (la petite fille de l’Albanaise qui, très sincère, avait exigé de demander pardon) est venue m’offrir un dessin avec un joli cœur, haut en couleurs, contenant des personnes souriantes se regardant en confiance.
Ce cœur était pétillant à souhait. Je l’ai reçu profondément dans le mien !
Le lendemain, alors que j’échangeais avec une des responsables du centre et lui exprimais que je pressentais que les enfants avaient « bu » ce qui se passait et se guérissaient par l’énergie d’amour entre les adultes et que je lui demandais si elle avait perçu la même chose, elle m’a appris que cette petite fille, depuis son arrivée, ne dessinait que des cœurs brisés et gris, mais jamais de cœurs en entier et colorés.
En me racontant ça, la responsable me confiait qu’elle était encore remuée aujourd’hui.
Marshall Rosenberg disait que : Si on était en lien avec la Vie, on passerait 24h à rire et à pleurer.
Hier, dans ce centre, dans ces femmes, j’ai vu beaucoup de Vie, au sein-même de la détresse.
Quelle leçon, quel exemple. Merci à ces femmes !!!
La vie est si puissante qu’elle trouve toujours le moyen de se remanifester, si on lui en donne l’occasion.
Je chérirai précieusement le dessin de cette petite Albanaise, comme témoin de la puissance de la CNV quand elle est vécue à plein cœur. » Anne van Stappen
Voici quelques suggestions de cadeaux à offrir, à vous offrir ou vous faire offrir (outre l’invitation de Marshall Rosenberg à « pratiquer, pratiquer, pratiquer », il y a aussi « Demander-demander-demander. » !) :
Et pourquoi pas :
Les personnes sensibilisées à la Communication NonViolente, désirant transmettre le message de Marshall Rosenberg d’une façon intègre et fidèle et soucieuses de pratiquer les processus et de vivre elles-mêmes suivant les valeurs de la CNV s’appellent des transmetteurs.
Girafeco (pour Groupe Interactif de Recherche pour Améliorer la diffusion du processus, à l’attention des Formateurs En Cnv) est un groupe composé de personnes souhaitant partager la CNV, qu’elles soient certifiées (pour les étapes qui mènent à la certification, voir : http://www.cnv-certification.com/ ), en chemin vers la certification ou bien juste désireuses d’être transmetteurs.
Ces personnes se réunissent pour nourrir des besoins de connexion, d’échange, de soutien mutuel, d’entraide (exemple : partage de pratiques et de matériel), d’appartenance à une communauté qui partage et tente d’incarner certaines valeurs de Vie en lien avec l’esprit de la CNV. Pour en savoir plus voir : https://cnvbelgique.be/presentation-des-cercles/
Depuis de nombreuses années, le groupe se retrouve un samedi par mois à Liège.
Il est actuellement constitué essentiellement de transmetteurs.
Ces derniers mois, plusieurs réunions ont été annulées faute d’un nombre suffisant de participants et les organisateurs qui voient tout le sens de ce groupe s’interrogent.
Ce groupe est-il suffisamment connu ?
Une autre forme de réunion, de nouveaux horaires, d’autres lieux sont-ils à mettre en place ?
Quelle structure (physique ou informatique) l’ACNV-BF pourrait-elle contribuer à initier pour favoriser les liens, le soutien mutuel, la formation continuée, dynamiser, encourager les échanges, les émulations pour l’élaboration de projets de diffusion de la CNV ?
Si vous êtes tenté par l’aventure de rejoindre Girafeco, si vous en êtes membre actif ou non, si vous avez un avis sur nos questionnements, envoyez-nous vos feed-back et suggestions. Une rencontre sera aussi organisée pour échanger sur ces questions début 2018. Dites-nous si vous êtes tenté(e) d’en être. Contactez-nous au secretariat@cnvbelgique.be.
Dans « La Paix ça s’apprend ! » livre co-écrit par Thomas d’Ansembourg avec David Van Reybrouck (chez Actes Sud) https://cnvbelgique.be/paix-ca-sapprend/ Thomas d’Ansembourg écrit : « la CNV se révèle à la fois un langage universel et un art de vivre. Elle permet d’atteindre un nouvel espace relationnel, où les besoins de chacun peuvent être satisfaits. Elle invente un échange où la coopération remplace la relation dominant/dominé et bouleverse en cela les modes habituels de communication. »
Pratiquer la CNV, c’est révolutionner les rapports humains que ce soit au niveau intime de la relation avec soi-même, son conjoint, ses parents, ses enfants ou au niveau sociétal dans les écoles ou les entreprises. Tel le colibri, chacun d’entre nous qui a foi en cette démarche peut apporter sa goutte pour contribuer à éteindre l’incendie qui enflamme notre société : en se pacifiant soi-même d’abord, en apprenant ensuite à écouter l’autre dans ses besoins insatisfaits qui, non pris en compte se révèlent générateurs de violences.
La Communication NonViolente s’apprend comme les maths ou le foot !
Des projets se mettent progressivement en place dans les écoles, les entreprises.
Un exemple en est la petite école de Gentinnes, où tous les acteurs de cette école de village (enfants, enseignants, personnel de l’extrascolaire), sont impliqués dans un projet de gestion pacifique des différends. Ils apprennent la communication non violente avec l’ASBL Antarès. La video http://www.canalzoom.com/la-petite-ecole-de-gentinnes-se-mobilise-pour-un-meilleur-vivre-ensemble/ atteste d’un meilleur vivre-ensemble dans cette école à l’aide de la CNV.
Le programme « Prêt pour la Vie » https://cnvbelgique.be/human-matters/ propose une démarche pédagogique structurée pour les jeunes de 11 à 18 ans. De leçon en leçon, les élèves apprennent à communiquer de manière respectueuse d’eux-mêmes et des autres dans la conscience des sentiments et des besoins.
Les gouttes alimentent les ruisseaux ; les ruisseaux font les grandes rivières. Les réseaux sociaux aujourd’hui, tels de grandes rivières charrient les idées et les informations pacifiantes ou haineuses. Votre goutte peut être de partager les messages qui vous parlent, qui parlent de vie plutôt que de mort, qui parlent de paix plutôt que de guerre, qui présentent des solutions plutôt que des problèmes. Voyez notre site www.cnvbelgique.be et notre page Facebook : https://www.facebook.com/acnvbf/ et transférez, diffusez nos parutions !
Il y a tant à développer que ce soit dans les media, les réseaux sociaux (groupes sur internet), dans la « vraie » vie pour développer des projets, créer des lieux de parole (cafés CNV- événements ponctuels – …), …
Votre engagement, vos témoignages, vos suggestions sont précieux pour faire connaître la démarche CNV. N’hésitez pas à contacter le secretariat@cnvbelgique.be de l’association dont la mission est de promouvoir en Belgique francophone la Communication NonViolente® initiée et développée par Marshall Rosenberg.
Consultez l’agenda des formations sur :
https://cnvbelgique.be/agenda-des-formations/
Recherchez un groupe de pratique proche de chez vous sur :
https://cnvbelgique.be/groupes-de-pratique/
Suivez les actualités du réseau CNV belge via notre page Facebook :
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Avec gratitude pour la part de chacun dans la construction d’un monde « ré enchanté ».
A la rédaction pour l’ACNV-BF asbl,
Jacqueline et Régine