CNV et solitude

Article paru sur le site de Puddledancer Press  :  NVC Loneliness – PuddleDancer Press

Traduction par : Jacqueline De Picker et Thierry Dewandre

Avertissement préalable :

Les expériences chroniques de solitude peuvent avoir des effets physiques et psychologiques dévastateurs ! Cet article est uniquement destiné à des fins éducatives et n’est pas destiné à remplacer le soutien de la famille, de la communauté ou d’un professionnel qualifié.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez souffrez de solitude chronique, n’hésitez pas à bénéficier de soutiens existants.

En Belgique :

Télé-accueil – Service d’écoute gratuit 24h/24 7j/7 – https://tele-accueil.be/ – tel : 107

Centre de Prévention du Suicide : Centre de Prévention du Suicidetel:+3280032123

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Comment la communication non violente peut-elle aider à gérer le sentiment de solitude ou d’isolement ?

« Être capable d’entendre nos propres sentiments et besoins et faire preuve d’empathie avec eux, peut nous libérer de la dépression » Marshall B. Rosenberg

Comment la Communication Non Violente (CNV) peut-elle vous aider à gérer les sentiments de solitude ?

Faisons la distinction entre se sentir seul et un vécu de solitude. Vous pouvez être seul, dans n’importe quel sens significatif, et ne pas vous sentir seul. Et vous pourriez être entouré d’autres personnes et pourtant vivre une solitude pour toutes sortes de raisons – y compris le fait que ce n’est pas parce que des gens sont là que vous ressentez un lien significatif avec eux.

La Communication Non Violente part du principe que nous avons tous les mêmes besoins. Et du point de vue de la CNV, les sentiments viennent du fait que nous percevons ou non nos besoins comme étant comblés, rencontrés ou satisfaits.   

Lorsque votre besoin de sécurité est satisfait, vous éprouvez certains sentiments. Lorsque votre besoin de sécurité n’est pas satisfait, vous avez des sentiments différents. Il en va de même pour la confiance, l’autonomie, l’amour et tous les autres besoins humains universels.

La solitude est un sentiment. Savoir d’où vient le sentiment de solitude peut aider le sentiment à se transformer en quelque chose d’autre.

Cependant, si vous ne connaissez pas la source du sentiment… alors savoir comment l’accepter, travailler avec lui ou le résoudre sera plus difficile que si vous en connaissiez la source.

La solitude vous indique qu’un ou plusieurs besoins ne sont pas satisfaits. Lorsque vous pouvez identifier les besoins non satisfaits et en faire le deuil, vous êtes ensuite dans une bien meilleure position pour prendre des mesures proactives et constructives afin de répondre à vos besoins.

Parfois, les gens peuvent rester coincés dans l’opposé de ce que préconise la CNV : une pensée et un langage déconnectés de la vie et aliénés à la vie. Cela peut se traduire par :

  • Un discours intérieur critique (« Personne ne m’aime. » « Je suis nul et c’est pourquoi je n’ai pas d’amis »),
  • Blâmer les autres (« S’ils savaient ce que je ressens, ils seraient là pour me tenir compagnie, ou au moins m’appeler, mais ils s’en fichent ! »),
  • Ou les deux (« Ils sont terribles, ces amis ! Mais je ne suis pas si génial non plus – pourquoi m’aimeraient-ils ? »).

La CNV vous apprend à comprendre les besoins sous-jacents aux jugements afin que vous puissiez les traduire et revenir à un langage de vie, c’est-à-dire des Besoins Humains Universels. Lorsque vous pouvez vous donner de l’empathie – ou l’obtenir des autres – par rapport à ces besoins, vous constatez que votre énergie change et que vous vous sentez généralement plus enraciné et connecté à vous-même. C’est à partir de cet endroit ancré et auto-connecté que vous ferez des choix plus efficaces qu’à partir d’un endroit émotionnellement réactif.

Le cadre de la CNV facilite la traduction de tout jugement que vous pourriez avoir sur le fait de vous sentir seul. Et cela vous aide à vous connecter avec la cause sous-jacente de la solitude, ce qui rend plus probable que vous puissiez aller de l’avant sans laisser la solitude mener à une tristesse et une dépression plus profondes.

Comprendre les besoins, le lien entre ceux-ci et les sentiments, s’autoriser à en faire le deuil et se connecter à ce qui est important et à ce qui vous motive : voici quelques-unes des façons dont la CNV peut vous aider lorsque vous vous sentez seul.

L’importance d’identifier le besoin qui sous-tend votre solitude

Pourquoi est-il important d’identifier le besoin qui sous-tend votre solitude ?

Définissons d’abord les besoins !

Les Besoins Humains Universels ne sont pas des manifestations de rareté ou un sentiment de manque, et n’ont rien à voir avec le jugement d’une personne « nécessiteuse » !

Alors, quels sont-ils ?

Les besoins humains universels sont :

  • Les conditions nécessaires pour que la Vie s’épanouisse – à l’intérieur de vous ou de tout autre être humain, indépendamment de votre origine culturelle ou de votre situation géographique ; par exemple, l’amour, la confiance, l’expression créative, l’autonomie, la connexion, et plus encore !
  • Des motivateurs humains fondamentaux, ils nous poussent à l’action ; chaque fois que quelqu’un parle ou agit, c’est au service d’un ou plusieurs besoins, que cette personne en soit consciente ou non !
  • Des énergies qui veulent circuler, pas des trous à combler !

Les besoins – tels que nous les définissons dans la CNV – sont paradoxalement personnels et en même temps complètement impersonnels.

Si vous voyez une personne très malade qui souffre, vous pouvez éprouver de multiples sentiments par rapport à vos besoins de santé ou de vitalité. Même si vous êtes en parfaite santé et que c’est l’autre personne qui est en mauvaise santé, vos sentiments viennent de votre besoin de santé ! Donc, si quelque chose est stimulé pour vous, vous pouvez le retracer jusqu’à vos besoins.

En même temps, les besoins sont impersonnels. Comment est-ce possible ? La façon la plus simple de l’expliquer est de les comparer au langage. Lorsque vous parlez, quelqu’un d’autre entend vos paroles. Et pourtant, d’une manière significative, ce ne sont pas vos mots ! La langue anglaise existait avant vous et continuera après vous — et vous ne l’avez pas inventée ! On pourrait donc dire que les mots que vous utilisez ne sont pas les vôtres personnellement puisqu’ils ont une existence indépendante. Les besoins sont ainsi. Nous assumons nos responsabilités en connectant nos sentiments à nos propres besoins, et nous comprenons qu’ils sont universels, communs à tous les humains et pas vraiment uniques à nous !

Cela couvre les besoins – et cela soulève une différenciation clé fondamentale dans la CNV, une différenciation qui nous aidera à comprendre comment gérer la solitude. Cette différenciation clé est la distinction entre les besoins et les stratégies. Parce que les besoins sont universels, ils ne se réfèrent jamais à une personne spécifique, un lieu spécifique, une action spécifique, un temps/moment spécifique ou un objet spécifique. (Vous pouvez utiliser l’acronyme PLATO : Personne-Action-Temps-Objet, pour vous en souvenir.) Dès que nous nous référons à une personne spécifique accomplissant une action spécifique, dans la CNV nous appelons cela une stratégie — et les stratégies par définition ne sont pas universelles.

L’un des pièges pour les praticiens débutants de la CNV est de sauter prématurément à une stratégie avant de comprendre tous les besoins. Cela conduit à des stratégies qui répondent à certains besoins mais pas à d’autres, ou qui ne répondent à aucun besoin !

Même ainsi, les stratégies sont d’une importance cruciale, car ce sont les moyens par lesquels nous répondons aux besoins.

Par exemple, votre besoin pourrait être la connexion. Vous préférerez peut-être vous connecter avec une personne spécifique d’une manière spécifique – mais ce serait une stratégie plutôt qu’un besoin. Lorsque vous confondez stratégies et besoins – si vous pensez que cette stratégie est le seul moyen de répondre à votre besoin – vous risquez de transformer un univers abondant en un univers limité. En différenciant les besoins et les stratégies, vous améliorez à la fois votre connexion avec vous-même et la possibilité de répondre plus efficacement à vos besoins.

Cela dit, toutes les stratégies ne sont pas aussi efficaces !

Examinons trois types de stratégies, afin que nous puissions les appliquer lorsque nous examinons la solitude :

  • Certaines stratégies vous éloignent du besoin auquel vous essayez de répondre : par exemple, frapper quelqu’un parce que vous avez besoin de compassion et de compréhension pour combien vous souffrez. (C’est l’ancien modèle tragique : lorsque nous éprouvons une douleur émotionnelle, les humains ont tendance à se déchaîner ou à se retirer ! En d’autres termes, lorsque nous avons le plus besoin de l’amour et du soutien des autres, nous avons tendance à agir de manière à rendre moins probable que nous recevions cet amour et ce soutien. La CNV vous enseigne de nouvelles possibilités plus épanouissantes !)
  • Certaines stratégies répondent partiellement aux besoins et au détriment d’autres besoins. Par exemple, fumer du tabac pourrait temporairement répondre aux besoins de quelqu’un en matière de gestion du stress ou fournir de courtes pauses pour soutenir la productivité – mais cette stratégie va à l’encontre des besoins de santé de cette personne et peut-être de nombreux autres, y compris la liberté et l’intégrité.
  • Et certaines stratégies sont qualifiées de super-satisfaisantes, car elles répondent à tellement de besoins que vous pouvez les ressentir comme un besoin même s’il s’agit de stratégies. Pour certaines personnes, ces stratégies super-satisfaisantes pourraient inclure l’argent ou le sexe. L’argent n’est pas un besoin, c’est une ou plusieurs stratégies — et il en va de même pour le sexe.

Revenons donc à la question posée : pourquoi est-il important d’identifier le besoin sous-jacent à votre solitude ?

Premièrement, en reconnaissant le besoin, vous vous sentirez plus connecté à vous-même et cela aura la faculté d’interrompre les pensées ou le langage de blâme. Cette connexion à soi est un lieu de pouvoir et de choix, et les choix au service de la vie en découlent plus facilement que d’un lieu de réactivité émotionnelle dans lequel vous n’êtes pas connecté à vos besoins.

Deuxièmement, en reconnaissant le besoin, il est plus facile de se détacher de la stratégie. Lorsque vous séparez les besoins et les stratégies, quelque chose de merveilleux se produit ! À ce stade, vous pouvez conserver les besoins et vous ouvrir à d’autres stratégies.

Lorsque vous vous sentez seul, vous pouvez ressentir de l’empathie pour vos sentiments et vos besoins, puis essayer différentes stratégies. Et dans certains cas, vous pouvez utiliser des stratégies provisoires – comme un brainstorming sur vos options – qui sont plus susceptibles de vous conduire vers la satisfaction de vos besoins. Vous êtes beaucoup plus susceptibles de trouver des moyens de surmonter la solitude lorsque vous faites ce qui suit : identifiez les besoins sous-jacents, séparez-les des stratégies, obtenez de l’empathie pour les sentiments et les besoins, puis voyez si vous avez une demande réalisable à vous-même ou à quelqu’un autre qui peut vous orienter vers la direction où vous voulez aller.

La demande est essentielle, c’est une opportunité de prendre la responsabilité de ce que vous voulez, et elle découle de la connexion que vous avez avec vos propres besoins et désirs. Les alternatives sont de laisser la solitude glisser vers l’isolement et la dépression, ou de rester dans le jeu du blâme – aucun des deux ne vous mènera probablement là où vous voulez aller.

Ce sont quelques-unes des façons dont il peut être si précieux d’identifier les besoins qui sous-tendent votre sentiment de solitude.

Utiliser la communication non violente pour répondre à nos besoins de communauté et de proximité et gérer les effets de l’isolement social

Comment utilisez-vous la CNV pour répondre à vos besoins de communauté et de proximité et aussi gérer les effets de l’isolement social ?

Reconnaissons d’abord que la solitude et l’isolement social peuvent être extrêmement durs, difficiles et, dans certains cas, mortels. Après tout, la communauté et la proximité sont des besoins essentiels.

Premièrement, en séparant les besoins et les stratégies, vous pouvez rester proches des besoins et explorer plusieurs stratégies pour répondre à ces besoins. De cette façon, vous évitez le piège de penser qu’une stratégie particulière est votre besoin.

La CNV n’est pas magique et ne fait pas de miracles. Cependant, la CNV est performante dans ce pour quoi elle est conçue : améliorer la qualité des connexions au point que les gens aiment, apprécient de contribuer au bien-être des autres.

Le mot « communauté » a différentes significations et définitions. Dans cet article, nous en parlons de manière stratifiée (par couches) et nuancée – parfois comme un besoin mais aussi comme un ensemble de stratégies. Par exemple, lorsque vous engagez une conversation avec quelqu’un à l’arrêt de bus, vous créez plus de communauté ou augmentez votre sens de la communauté. Et notre définition peut également inclure les diverses formes de stratégies de vie coopérative connues sous le nom de « communauté intentionnelle ».

Quelle que soit la forme, c’est ce sentiment de connexion, de proximité et d’appartenance qui vous permet de savoir que votre besoin de communauté est satisfait.

Comment créer une communauté, dans un sens plus large, dépasse un peu le cadre de cet article. Il existe de nombreux groupes, organisations et modalités. Si vous êtes spécifiquement intéressé par la forme de vie coopérative connue sous le nom de « communauté intentionnelle », nous vous recommandons de consulter la Fondation pour la communauté intentionnelle sur ic.org.

Comment créer de la proximité ?

Examinons brièvement ce qui détruit la proximité ou nous sépare davantage : ce que ne préconise pas la CNV, également connu sous le nom de pensée et de langage à la fois déconnectés de la vie et aliénés à la vie.

En bref, les éléments de la pensée et du langage qui détruisent la proximité sont :

  • Injures, critiques, jugements, catalogage et diagnostic des gens (« Ce qui ne va pas chez vous, c’est _____ ! »)
  • Blâmer et éviter la responsabilité (« Tu me rends si triste ! »)
  • Placer des exigences sur les autres plutôt que des requêtes (« Vous feriez mieux de faire ce que j’ai dit ou sinon ! »)
  • Justifier la punition sur la base d’étiquettes statiques (« Il le méritait parce qu’il était mauvais ! ») et toute forme de coercition, interne ou externe, qui nous amène à faire des choses pour les autres, ou les autres pour nous, motivées par la peur, la culpabilité, la honte, le devoir, l’obligation, pour obtenir une récompense, pour éviter une punition, ou par devoir ou incontournables.

Comment utilisez-vous la CNV pour créer une plus grande proximité ?

En fait, tout dans la CNV – lorsqu’elle est appliquée correctement – fonctionne pour cultiver une plus grande proximité avec ceux qui vous entourent.

La CNV vous aide à créer plus de proximité en vous donnant des outils pour :

– traduire vos propres jugements et ceux des autres pour percevoir ce qui est vivant à un niveau plus profond et utiliser un langage de valeurs et de besoins ;

– vous donner de l’empathie pour vous connecter, vous autoréguler, vous ancrer davantage et comprendre ce qui vous motive ;

– demander de l’empathie aux autres et savoir comment la fournir aux autres ;

– faire le deuil d’une manière liée à la vie quand quelque chose ne fonctionne pas (plus à ce sujet ci-dessous) ;

– vous pardonner lorsque vous vous trompez ou que vous êtes moins que parfait,

et ;

– clarifier ce que vous voulez et comment vous pourriez le demander, entre autres !

Quels sont les effets de l’isolement social et comment la CNV peut-elle vous aider à gérer cela ?

Nous ne voulons pas sous-estimer les effets de l’isolement social, surtout lorsqu’il est chronique. De nombreuses recherches en ligne montrent une augmentation de l’anxiété, de la dépression, de la démence et des décès prématurés. Et chaque cas d’isolement social chronique pourrait avoir des causes multiples et complexes !

Malgré cela, la communication non violente vous apprend à faire ce que le Dr Marshall Rosenberg, fondateur de la CNV, a appelé le deuil lié à la vie. L’alternative est d’être dans vos pensées sur ce qui ne va pas avec vous-même, les autres ou le monde – pour entretenir des pensées de blâme ou d’auto-accusation.

Le deuil lié à la vie signifie que vous êtes présent avec tous les sentiments qui vous traversent tout en restant connecté aux besoins. Ainsi, vous vous laissez pleinement ressentir la tristesse et le découragement (et d’autres sentiments qui pourraient être présents), tout en restant connecté à vos besoins de communauté, de proximité, d’amitié, d’appartenance et de connexion. La tristesse, la déception et le découragement peuvent être inconfortables – et pourtant les énergies de communauté, de proximité, d’amitié, d’appartenance et de connexion sont de belles énergies ! Et le deuil lié à la vie vous aide à pleurer la douleur des besoins non satisfaits tout en appréciant la belle énergie des besoins eux-mêmes. Au fur et à mesure que votre deuil évolue, vous pouvez commencer à examiner des stratégies pour faire face ou surmonter l’isolement social, y compris des stratégies provisoires comme la recherche des stratégies que d’autres ont utilisées pour y faire face efficacement. S’autoriser à pleurer ou à faire son deuil est loin d’être une activité morbide voire frivole ! Le deuil est aussi humain et naturel que naître, manger et rire. Nous y résistons car cela peut être inconfortable. Et pourtant, lorsque nous ne le faisons pas, nous stockons des émotions non traitées dans nos tissus. C’est parce qu’en fait, l’esprit et le corps ne sont pas du tout séparés (sauf conceptuellement et dans le langage). Lorsque vous ne vous autorisez pas à faire votre travail de deuil, vous vous promenez un peu plus lourd, un peu plus resserré et moins présent à la beauté du monde naturel ou aux gens qui vous entourent. Et lorsque vous vous permettez de faire votre deuil d’une manière liée à la vie, vous vous sentez ensuite tellement plus léger !

Il s’avère que le processus de deuil et de pleurs libère de l’espace en nous pour que plus de joie vienne plus tard.

Ainsi, votre capacité de joie est limitée — ou soutenue — par votre capacité de chagrin !

Le travail de deuil est un autre domaine dans lequel un soutien professionnel pourrait être utile, surtout si vous ne parvenez pas à surmonter les blocages mentaux ou les doutes quant à savoir si vous « le faites bien » ou non. Vous pouvez demander autour de vous et faire des recherches en ligne. Nous recommandons également Nala Walla qui guide les gens dans ce qu’elle appelle Somatic Griefwork.

Au fur et à mesure que vous améliorez vos compétences CNV, vous continuez naturellement à créer plus de proximité et de communauté.

Pourquoi et comment ?

Parce que si vous vivez vraiment la conscience de la CNV et que vous pratiquez efficacement les compétences, alors :

  • vous avez naturellement une approche plus collaborative des relations ;
  • vous prévenez plus facilement les malentendus et les conflits ;
  • vous êtes mieux préparé à résoudre un conflit lorsqu’il se présente ;
  • vous êtes capable d’être plus vrai avec les autres, ce qui les invite à faire de même ;
  • et lorsque nous sommes vrais les uns avec les autres, nous commençons à accéder à une véritable intimité.

Faire son travail de deuil et continuer à améliorer ses compétences en CNV n’est pas une panacée. Parfois la vie peut être si difficile ! Et c’est le défi pour chacun de nous : se lever et essayer à nouveau. Après tout, vous ne pouvez pas vous demander plus que de faire de votre mieux !

Identifier la pensée et le langage qui détruisent la proximité et la communauté ; vous ouvrir à faire votre travail de deuil ; continuer à approfondir votre conscience de la CNV et à améliorer vos compétences – ce sont différentes façons d’utiliser la CNV pour répondre à vos besoins de communauté et de proximité, et également gérer les effets de l’isolement social.

Utiliser la communication non violente pour soutenir un proche en proie à la solitude

Comment utiliser la Communication Non Violente (CNV) pour soutenir un proche qui vit la solitude ? Comme vous le savez, la CNV a trois domaines dans lesquels vous pouvez porter votre attention : votre connexion avec vous-même, une expression de soi authentique (l’honnêteté) et vos capacités d’écoute empathique.

Lorsque vous envisagez de soutenir un être cher qui vit dans la solitude, la CNV vous demandera d’abord de vérifier vos intentions et de clarifier s’il y a une pensée « devrait » ou s’il pourrait y avoir des sentiments comme la culpabilité qui vous motivent. La raison en est que faire des choses les uns pour les autres par culpabilité ou par obligation génère généralement du ressentiment qui endommage les relations au fil du temps.

Supposons que vos motivations soient claires, et que vous vouliez simplement soutenir un proche qui traverse cette expérience. Assurons-nous que vous pouvez le faire de la manière la plus habile possible !

Dans la CNV, nous avons une ligne directrice qui couvre la majorité des situations, mais pas toutes : l’empathie avant l’honnêteté.

Bien que vos intentions puissent être claires, gardons toute honnêteté que vous pourriez avoir – même si vous pensez que cela sera utile – jusqu’à ce que l’autre personne se sente complètement entendue et comprise pour la douleur de sa situation. (Et, au cas où vous auriez une perspective différente de la sienne, rappelez-vous que vous pouvez toujours offrir une compréhension empathique sans être d’accord !)

Lorsque nous donnons de l’empathie à quelqu’un, nous sommes présents avec tout notre être – et nous n’essayons pas de faire disparaître la douleur, de la rendre meilleure, de la réparer, de la résoudre ou de la guérir. La douleur n’est pas statique, elle est dynamique. En étant et en restant présent, elle peut évoluer. Restez présent avec la douleur de l’autre personne – et les besoins auxquels elle est liée – aussi longtemps que vous le pouvez, ou jusqu’à ce qu’elle change. Parfois, la personne peut ressentir du confort ou du réconfort lorsque vous lui dites que ce que vous entendez est important pour elle et sous-tend sa douleur.

Erreurs courantes que les gens commettent :

  • Paniquer quand la douleur est plus forte que prévu. Si cela se produit, c’est probablement parce que l’empathie fonctionne. Faites de votre mieux pour porter votre attention sur ses sentiments et ses besoins, peu importe la façon dont la personne s’exprime. Cela nécessite de rester présent au fil du temps, et généralement vous constatez que la douleur commence à passer ou à s’atténuer.
  • Donner des conseils ou des suggestions. L’empathie est le besoin d’être compris avec compassion, besoin qui est satisfait pour eux lorsqu’ils se sentent complètement entendus et compris. Même si vos conseils seraient utiles, si vous partagez alors qu’ils souffrent, ils n’ont peut-être pas l’espace mental, l’ouverture pour les recevoir. Après l’empathie, vous pouvez leur faire savoir que vous avez quelque chose qui pourrait être utile, puis vous leur donnez le choix de l’entendre ou non. Peu importe la qualité de votre conseil, si la personne n’a pas le choix, elle n’en voudra probablement pas et ne le mettra pas en pratique !
  • « Sauter » à l’honnêteté trop tôt. L’un des conseils clés pour l’empathie est de ralentir ! Allez-y lentement, doucement, permettez que tout ce que la personne a à dire soit entendu dans un espace sûr.
  • Diriger plutôt que suivre. L’empathie a la qualité de suivre l’autre personne, pas de la diriger. Restez présent.

Après l’empathie, vous pouvez poser des questions qui aident la personne à se connecter avec sa propre clarté. Ce serait une forme de leadership – à la manière d’un coach de vie expérimenté – mais il est plus efficace après l’empathie, c’est-à-dire après que la personne se sente entendue et comprise.

Si votre proche vous considère comme la seule stratégie pour répondre à ses besoins de connexion, cela peut être une situation difficile.

Dans ces circonstances, vos limites claires, établies avec soin et compassion, ont le plus grand potentiel pour contribuer à la confiance et à la proximité.

Lorsqu’une personne se trouve en situation de vulnérabilité, il peut être effrayant de recevoir de l’aide, surtout si elle ne sait pas si c’est un vrai oui ou non d’offrir de l’aide. Exprimé avec soin, votre capacité à dire non quand c’est un non aidera l’autre personne à avoir confiance quand votre oui est un vrai oui. Être clair en vous-même et rester d’abord empathique sont des moyens importants d’utiliser la communication non violente (CNV) pour soutenir un être cher qui vit dans la solitude.

Marshall Rosenberg sur les sentiments de solitude

Que dirait le Dr Marshall Rosenberg à propos des sentiments de solitude ?

Parfois, ce que nous ressentons comme solitude a à voir avec un certain sentiment de désolation qui pourrait être décrit comme une angoisse existentielle : une sensation désagréable qui ne disparaît jamais.

Il y a une certaine solitude qui ne peut être guérie par les autres !

Nous compensons parfois cela avec des distractions : télé, shopping, drogues dont alcool, passe-temps vides …

Le Dr Rosenberg vous encouragerait à être présent à ce que vous vivez et à rester avec les sentiments et les besoins aussi longtemps que nécessaire avant de passer aux stratégies. Le Dr Rosenberg était un fan de plusieurs poètes, qu’il lisait ou citait souvent dans ses formations. Un de ces poètes était Mary Oliver.

Voici quelques lignes de son poème « Les oies sauvages » :

« Qui que tu sois, et aussi esseulé que tu puisses être,

le monde s’offre à ton imagination,

Il t’interpelle comme la voix rauque et animée des oies sauvages,

Clamant encore et encore ta place

Au sein de la famille des choses. »

— Mary Oliver

Indépendamment de la profondeur de notre solitude, nous appartenons tous, en tant que membres, à la communauté de la Vie ! 

Un autre auteur favori du Dr Rosenberg était le poète persan Hafiz, qui écrit « Ne renoncez pas si vite à votre solitude ».

« N’abandonnez pas votre solitude si vite.

Laissez-la vous entailler plus profondément.

Laissez-la fermenter et vous assaisonner 

comme peu d’humains

Ou même d’ingrédients divins le peuvent.

Quelque chose manquant à mon coeur ce soir

A rendu mes yeux si doux

Ma voix

si tendre,

Mon besoin de Dieu

Absolument

Clair. » 

— Hafiz

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Cet article est une traduction d’un article paru sur le site de Puddledancer Press  :

 NVC Loneliness – PuddleDancer Press

Traduction par : Jacqueline De Picker et Thierry Dewandre

A propos de Puddledancer Press (USA) :

PuddleDancer Press est le principal promoteur et éditeur de livres sur la communication non violente et la solitude émotionnelle aux Etats Unis. L’histoire a montré à maintes reprises que les êtres humains sont capables d’une immense créativité pour répondre à leurs besoins. En raison de la clarté que la CNV vous offre en séparant les besoins des stratégies, vous pouvez faire le deuil des besoins non satisfaits et poursuivre de nouvelles stratégies pour avancer vers une vie dans laquelle vous vous épanouissez. Utiliser la CNV pour nous connecter à nos observations, nos sentiments, nos besoins et nos demandes lorsque nous nous sentons seuls, peut augmenter à la fois notre sens de l’enracinement et les possibilités. Dans la mesure où vous prenez des décisions à partir d’un endroit plus ancré et êtes connecté aux possibilités, vous créerez probablement des résultats plus satisfaisants et durables.

Leurs livres sur les compétences en communication non violente peuvent vous aider à :

  • Créer des relations personnelles et professionnelles exceptionnelles,
  • Offrir une compréhension compatissante aux autres,
  • Savoir quand et comment demander cette même compréhension pour vous-même,
  • Prévenir et résoudre les malentendus et les conflits,
  • Dire votre vérité d’une manière claire et puissante plus susceptible de mener à l’harmonie qu’au conflit,
  • Créer une compréhension mutuelle sans coercition.

Que vous soyez un étudiant de longue date ou que vous soyez nouveau dans la CNV, PuddleDancer Press dispose des ressources pédagogiques, y compris des livres sur la gestion de la solitude émotionnelle, pour vous aider à développer votre intelligence émotionnelle, vos compétences interpersonnelles et vos compétences en communication. Consultez notre catalogue de livres… et offrez-vous le cadeau de la communication compatissante ! Contenu par PuddleDancer Press. Utilisation du contenu en accord avec l’attribution. Veuillez visiter www.nonviolentcommunication.com