Changer le monde avec la contribution de la CNV

Changement par le regard, les croyances, les prises de conscience et les actions… voilà ce que m’inspire ce titre.

Changer de regard, de croyance… et passer d’un paradigme à l’autre. C’est ce à quoi je contribue, à ma mesure, via ma participation au groupe Ess’αimer CNV-Education.

L’invitation présentée aux acteurs de l’éducation, parents, éducateurs, enseignants, est de passer d’une société qui favorise la compétition et le pouvoir sur l’autre, à une société qui choisit la coopération et le pouvoir avec l’autre. Pour passer de l’une à l’autre, il est nécessaire de changer de croyance et de mode de fonctionnement. Passer de la croyance que l’éducation consiste à apprendre aux enfants à évaluer, juger ce qui « est bien » et ce qui « est mal », à la croyance que l’éducation a pour essence d’élever les enfants au discernement de ce qui contribue à l’épanouissement de la vie et ce qui enferme, bloque la vie, voire la détruit….

La première croyance est soutenue par des références extérieures à acquérir, renforcée par l’effet des punitions, récompenses, exigences, jugements, déni du choix, …. Dans ce système nos actions sont motivées par la peur du jugement, ou l’attente de l’approbation extérieure, voire l’attente d’être aimé en retour de nos bonnes actions…. Et si l’on n’est pas d’accord avec ce qui nous est imposé par l’autorité, nous avons comme réactions possibles, la soumission ou la rébellion.

La deuxième croyance est soutenue par la pratique du dialogue, l’écoute empathique pour comprendre, l’expression authentique pour se faire comprendre, la prise de responsabilité personnelle, la co-création de solutions qui prennent en compte l’un et l’autre, dans une dynamique gagnant-gagnant.  Dans ce système nos actions sont motivées par l’élan de contribuer, par le sens de nos actions. Dans les structures issues de cette dynamique nous trouvons de l’interdépendance, de la coopération, de l’autonomie, du respect de chacun, l’intégration d’un langage qui prend soin de la relation, de la qualité du chemin parcouru ensemble.  Ce qui est symbolisé dans la CNV par le langage « girafe ».

Ces pratiques de l’auto-empathie, de l’expression authentique, de l’écoute empathique, du dialogue « girafe » sont leviers d’ouverture de conscience. Conscience des besoins qui se présentent à moi, à l’autre, de ces essentiels à nourrir pour permettre à la vie de s’épanouir, pour entrer en coopération avec l’autre, vivre plus de cohérence entre ce qui m’habite, nous habitent et les actions posées. « Privé de savoir, je ne peux pas faire de choix. J’ai grandi avec des habitudes de savoir qui me coupent de choix. Pour pouvoir choisir pour moi, j’ai besoin de me connaître. Pour choisir ensemble, j’ai besoin de savoir ce que l’autre vit, de quoi il est animé. » (Auteur non identifié)

Participer à cet éveil de conscience, je le vis dans les formations que j’anime. Outre les formations professionnelles, les formations « tout public », d’autres m’invitent à rencontrer des publics vulnérables, des groupes inscrits dans des mouvements de transition, les bénévoles des mouvements de jeunesse… et cela nourrit d’une manière particulière un besoin de sens, de cohérence avec des valeurs qui me portent.

Il y a aussi des actions plus personnelles, dans les choix que je pose au quotidien. Il n’y a pas d’action sans impact. Nous sommes tous interconnectés. Mes actions, y compris les plus habituelles, et qui pourraient passer comme anodines, ont un impact. Ex : dans quel commerce est-ce que je fais mes achats ? De quelle manière est-ce que je consomme ? Etre responsable de mes choix en conscience des valeurs qui me portent, des besoins qui m’habitent, c’est aussi pour moi poser des actions qui contribuent à nourrir la cohérence, une sorte d’ancrage, d’alignement. C’est une manière pour moi de contribuer à l’épanouissement de la vie dans un choix, le plus conscient possible au moment où je le fais. Etre responsable c’est pour moi trouver des réponses à ce qui me préoccupe, m’importe, me porte.

 Concrètement, je participe par mes achats alimentaires, et du temps donné comme bénévole, à la coopérative Paysans-Artisans qui réunit des producteurs, des artisans et des « consommacteurs », je privilégie les commerces de quartier, les produits locaux, labélisés équitables…

Dans d’autres achats, vêtements, objets divers, vacances, …ce qui me soutient à poser des choix est la différence que je peux faire entre des besoins et des envies. Et si les envies contribuent à nourrir des besoins, je choisis aussi les commerces dans lesquels je fais mes achats : boutiques de seconde main, objets recyclés, artisans, commerces locaux…. Je veille aussi à l’origine des produits… ce qui me demande de l’attention et de parfois résister à « la tentation ». Par exemple : en cette période de fête, des décorations sont proposées à la vente, avec parfois des prix attractifs ? … D’où proviennent-elles ? Le prix de vente peut-il garantir un salaire respectueux de la personne à la confection de cet objet ? Ces questions m’aident parfois à revenir à des valeurs comme la considération d’autrui, le respect …et m’orientent vers d’autres options … ou m’aident parfois, par choix conscient, à renoncer à un achat.

Parce que le changement passe par chacun, et aussi par moi, avec le plus de conscience possible dans le moment vécu, soutenue par la pratique de la CNV, je choisis de m’inscrire dans un choix responsable, celui qui apporte réponse à des besoins humains fondamentaux.

Dominique Gilkinet, Formatrice en CNV, novembre 2021

Son site : http://www.cnvetpleineconscience.be

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